En Septembre dernier, Steve Papoutsis, producteur du troisième volet de la série de TPS horrifique de EA déclarait vouloir faire de ce jeu le représentant de l'excellence, le titre à même de redéfinir la notion de triple A. Et ses propos ont du être particulièrement bien imprimés dans l'esprit des joueurs qui surveillaient du coin de l’œil Dead Space 3, étant donné que le jeu s'était, contre toute attente, montré relativement décevant lors de son annonce à l'E3 2012. Aujourd'hui, Dead Space 3 se dévoile à nos yeux alertes. A-t-il réussi à redresser la barre pour enfin répondre convenablement à ses incroyables ambitions? Éléments de réponses.
Le virage très orienté action pris par la série avec ce nouvel opus avait de quoi décevoir profondément les amateurs de sursauts et de frayeurs foudroyantes distribuées par les deux premiers jeux. Aussi, la planète gelée de Tau Volantis, à partir de laquelle on pensait voir une simple copie de Lost Planet en cruel manque de situation marquante n'était apparemment pas le cheval de bataille du studio Visceral Games. La preuve en est qu'à ce paris Games Week, terminé depuis dimanche, c'est une autre section du jeu qui fut présentée.
On suit la route d'Isaac qui a abandonné ses fonctions d'ingénieur pour devenir, un peu contre son gré, chasseur de saloperies intersidérales. Tout cela le menant à aborder un vaisseau spatial à première vue abandonné, ce qui constitue, comme nous l'apprend la démo, le second chapitre du jeu. Autant dire son début. Son but, récupérer une clé contenant des documents visiblement de premiers ordre. Rien de plus nous sera dévoilé et on se contentera de saisir l'étrange mais amusante coïncidence qui nous pousse à visiter la moindre pièce sombre de l'épave en train de dériver dans l'espace afin de récupérer un objet de la taille d'un iPod nano.
Ici, et complètement en contradiction avec la phase sur Tau Volantis découvert tantôt, on progresse dans des décors affreusement obscurs, étouffants et inquiétants. Chaque bruit de fond provoque une réaction et plus ça va, plus on freine notre marche de peur de voir une créature nous sauter à la gorge au détour d'un couloir. Quelques items de soin de ci de là et des munitions disséminées avec parcimonie, et globalement un fort sentiment de jouer aux deux premiers épisodes de la série tant les sensations se font identiques. Identiques mais tellement jouissives. EA en profite par ailleurs pour préciser et répéter encore que le jeu bénéficiera d'un équilibre des phase de jeu action et plus lentes précisément étudiées. Pour bien contraster avec la phase sur la planète glacée, où l'ont affrontait des ennemis humanoïdes (les Unitologistes) , ici, les nécromorphes refont surface et sont les opposants principaux ayant pris possession des lieux. Une nouvelle créature vient de plus se joindre à la fête, ce qui occasionne des combats particulièrement ardus car la bête mute de façons différentes selon les membres que vous lui exploserez à coup de fusil d'assaut. Nous opposant à des monstres résistants et rapides, en plus de surgir de nul part, quant bien même cela ne fait pas toujours très peur, les combats sont nerveux et on le remarque très nettement puisque l'on a deux phases de jeu bien distinctes pour comparer: oui, l'équilibre entre action et frayeur semble très bien respecté.
Dans le multijoueur proposé ici, la fonction de planque derrière les éléments du décors, adoptée de ceux qui se fait de mieux en la matière, à savoir Gears of War et Vanquish, mû par une interface claire et qui laisse le champ de vision libre prend tout son sens. Réanimation du partenaire (en la présence de Carver) et échange du munition sont au programme, à l'instar d'un Army of Two. Aussi, l'ambiance se fait plus décontractée via des dialogues incessants certes, mais sympathiques entre les deux personnages. Tout les sujets y passe et c'est véritablement à ce moment là que Dead Space 3 change du tout au tout. Finit l'horreur et l’oppression, bonjour les salves de mitrailleuse et la grosse poilade entre copain! Histoire d’enfoncer le clou, le personnage dispose d'une palette de mouvement beaucoup plus étoffé qu'avant, améliorant sa souplesse avec des roulades possibles dans tous les sens et une course légèrement plus fluide. Cet ajout devrait montrer toute son utilité dans des environnements ouverts où les combats vont certainement gagner en dynamisme.
Techniquement, le tout tient largement la route, et c'était en réalité déjà le cas sur Tau Volantis. Modélisation soignée, textures de qualité, effets spéciaux sans trop en faire conforte l'idée que Visceral Games maitrise définitivement très bien les consoles HD actuelles. Avec en plus de ça un level design convainquant, multipliant les sursauts qui à force pourraient peut-être trop se répéter, mais qui au moins continuent leur travail avec une régularité notable. Tau Volantis nous a par ailleurs démontré les capacités du studio à créer des environnement ouverts avec des jeux et lumière bluffants et une palette de couleur qui offre autre chose que du gris et du noir. C'est toujours bon à prendre.
Si on fait aveuglément confiance aux propos d'EA, il n'y a plus qu'a attendre bien sagement la sortie du titre avant de se ruer dessus. Aussi, cette nouvelle phase du jeu qui nous fut présentée a de quoi rassurer les joueurs que l'ajout d'une grosse part d'action au soft aurait rendu dubitatif. Visceral Games semble bel et bien maitriser son sujet, à cause ou grâce aux commentaires négatifs des fans déçus lors de la découverte du jeu à l'E3 dernier, rien n'est moins sur. Toujours est-il que Dead Space 3 présente des graphismes de qualité, une bande son toujours de haute volée et un mode coopération intéressant qui promet de ne pas vampiriser le jeu solo de base, histoire de satisfaire tout le monde.
Reste encore à voir si la durée de vie suivra (elle été tout à fait honnête sur les jeux précédents, alors pourquoi pas ici) et si l'équilibre action/horreur est si bien respecté que les gens d'EA veulent nous le faire croire. par Anakaris
